De son petit Liré au mont Palatin...le palais retrouvé de Dom Pacello

Il flotte parfois sur la Loire comme un parfum d'Italie.

Il suffit pour s'en convaincre de visiter Château-Gaillard où le palais retrouvé de Dom Pacello.

C'est ce que j'ai fait ce dernier dimanche et je vous préviens tout de suite :

Cet article va être aussi long que mon enthousiasme fut grand !

L'endroit n'est autre que le domaine de Dom Pacello de Mercoliano, le plus célèbre jardinier de l'Europe de la renaissance, premier grand maitre jardiniste, créateur de la prune Reine-claude, inventeur de la serriculture, de la perspective des jardins et, accessoirement, architecte des jardins du roy de Charles VIII, Louis XII et François 1er...

Excusez du peu !

Longtemps oublié, et laissé à l'abandon, les photos du site lors de sa redécouverte en 2011 sont édifiantes, il aura fallu 5 ans de travaux pharaoniques pour qu'il puisse rouvrir au public.

Et de la jungle, les jardins, tels qu'ils étaient à l'époque, sont revenus au jour.

Maintenant que les présentations sont faites, allons-y :

La visite commence par le jardin de parquets pacelliens où chaque carré, bordé d'une haie basse de houx (et non, à la Renaissance, point de buis), donc chaque carré disais-je, est revêtu d'un paillage minéral différent pour, je cite, "servir l'intérêt du vert"...

Le potager, la vigne, les roses, les simples...l'hiver et le début du printemps permettent de voir les structures, mais à la belle saison, cela doit être superbe...

Face au carré des vignes, une longue serre adossée fait face au plein sud.

Et par une fenêtre entrouverte...

 Et puis plus loin, une porte, vestige du mur construit pour accentuer la chaleur autour des grands parterres et leur donner ainsi une atmosphère quasi méditerranéenne... 

 De là, la façade du château adossé au rocher s'offre à nous.

Un vrai palazotto à l'italienne !

Il y a des détails architecturaux que vous ne percevrez pas sur ma photo mais j'ai été époustouflée notamment par la délicatesse des frises de la corniche...

 De l'intérieur je ne vous montrerai pas grand chose, ça n'est pas le sujet de ce blog, mais il est tout aussi riche que les jardins...notamment le cabinet de curiosité, l'histoire du masque de la honte, les appartement de Marie Stuart...

Je ne vous dirai rien de tout ça.

Je vais me contenter de deux vitraux parce qu'ils font écho au jardin.

Le premier représente la fontaine de jouvence placée au centre des grands parterres royaux...

 La voici entourée des parquets enherbés symbolisant l'eau, le miel, le lait et le vin*

Une architecture de jardin aux prémices des jardins à la française...

 Autour, le parc et ses immenses platanes que nous n'avons pas manqué de câliner, la source, les rivières, les ponts soulignés par quelques fleurs de printemps, tout cela est magnifique...

Mais plus magnifique encore est ce qui suit :

Ce second vitrail est un indice...

 Sous le château, vous avez pu l'apercevoir sur les photos précédentes, des grands baies vitrées font face, encore une fois, au plein sud...

 C'est l'orangerie royale...

 Le jardin des Hespérides où sont cultivés plusieurs variétés d'orangers, de citronniers, mandariniers et autres calamondins...

 De vénérables sujets dans leurs gros pots...

 Et l'endroit respire tant la sérénité qu'on aimerait s'y poser...

 Ainsi donc Château-Gaillard n'a pas usurpé son nom de plus italien des châteaux de la Loire.

On dirait véritablement le sud.

Il ne nous aura manqué qu'un coin de ciel bleu...

 Vous l'aurez compris sans mal, du moins si vous avez eu le courage de me lire jusqu'au bout :

J'ai adoré cette visite

Le mont Palatin, c'est lui et j'y retournerai, c'est certain !

* Et, pour ce qui ne manqueront pas de s'interroger : non je ne me suis pas baignée dans cette fontaine de jouvence ! Je me suis contentée d'une petite goutte derrière l'oreille...et puis d'ailleurs je n'ai pas besoin de plus.