• Octobre.

    Une minuscule Charlotte à huit pattes est posée sur sa toile...un peu comme moi tout compte fait, à condition de faire abstraction du nombre de pattes...j'en ai moins.

    De son petit monde, elle observe le mien...peut-être ;

    J'observe le sien, assurément.

    C'est le même à différentes échelles...

    En octobre, dans le petit monde de Charlotte...En octobre, dans le petit monde de Charlotte...En octobre, dans le petit monde de Charlotte...

     Je vous l'accorde, cette petite Charlotte n'est pas très nette ; À croire que je lui ressemble plus que je ne le pense. Et avec l'age ceci ne s'arrange guère...c'est fou comme c'est flou.

    Je ne suis, moi aussi, qu'une petite Charlotte posée sur sa toile. Et depuis ma toile à moi, que nous appellerons prosaïquement "bureau", j'observe l'automne qui s'est installé.

    Une terrasse aux couleurs brunes et le sapin qui a repris sa place.

    J'aime ça...

    En octobre, dans le petit monde de Charlotte...

     Il bruine ; C'est tant mieux et les oiseaux s'activent.

    Parce que, de là où je suis, ce ne sont pas les mouches que je cherche à attraper. Ce sont ces zélés ailés qui viennent chiper qui un insecte, une larve, qui un fruit, une baie.

    Bénis soient ces grands pots garde-mangers, au plus près des fenêtres, qui me placent aux premières loges.

    Et clic clac, enfin un joli portrait du pouillot véloce...

    En octobre, dans le petit monde de Charlotte...En octobre, dans le petit monde de Charlotte...En octobre, dans le petit monde de Charlotte...

     Et puis le rouge-gorge qui fait une apparition...

    En octobre, dans le petit monde de Charlotte...

    Ciel, mais j'y pense !

    Et si mes jolis emplumés n'avaient fait qu'une béquée de la minuscule Charlotte cramponnée sur sa toile de toutes la force de ses huit pattes si frêles ?

    Mon petit monde est une jungle impitoyable

    L'oiseau est un loup pour l'araignée

    Et l'homme dans tout ça...





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