Rose de Noël...

"Serait-ce moi ta rose de Noël ?" me demanda la tendre Multiflora...

"Et non ma belle, même si tu braves le froid avec cette dernière fleur, les choses se passent bien plus bas, dans le massif de la potence"...

La rose de Noël, la vraie, se faisait si discrète sous mon grand chrysanthème koréanum album que je n'avais pas remarqué ses boutons en préparation. C'est difficile de briller au pied d'un tel géant...

L'hellébore niger, fidèle au rendez-vous, a commencé sa floraison...

Sous cette masse de feuilles épaisses, que les puristes conseillent de couper pour mieux profiter des fleurs, des dizaines de boutons immaculés sont prêts à s'ouvrir...

Et entre les pétales blanc, un cœur d'or...

Par cette floraison hivernale d'une extraordinaire pureté, la belle a un côté magique et de nombreuses croyances y sont associées. connaissez-vous la légende de sa création :

La nuit de la nativité, il faisait froid dans les collines près de Bethléem et la neige était profonde. Malgré tout, une petite bergère prénommée Madelon dormait prés de son troupeau, tout emmitouflée pour se protéger du froid.

Elle se réveilla en sursaut, car le ciel fut soudain illuminé par une gigantesque étoile, suspendue juste au-dessus d'une étable toute proche. Madelon en fût émerveillée car elle n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Bientôt elle vit venir vers elle trois personnages extraordinaires, des rois mages à dos de chameau, richement habillés de robes de soie et de fourrure et de bijoux étincelants. Ils traversèrent devant elle, chargés d'or, de myrrhe et d'encens. «Mais que faites-vous?» osa-t-elle s'écrier. «Nous apportons des cadeaux au roi des rois, l'enfant Jésus, né ce soir à Bethléem», lui répondirent-ils. Elle était tout à fait étonnée, car son village était bien pauvre; jamais un roi ne l'avait visité et encore moins n'y était né, du moins depuis l'époque de David.

Puis elle vit arriver des bergers venus des villages environnants, apportant aussi des cadeaux au petit Jésus, toujours ce qu'ils avaient de mieux, que ce soit du bon miel, des fruits colorés ou des colombes vivantes. Mais Madelon était la plus pauvre des bergères : elle n'avait rien à elle sauf les vêtements qu'elle portait. Et pourtant, on ne se présente pas devant le roi des rois sans offrande. Que pouvait-elle apporter? Désemparée, Madelon se mit à pleurer et ses larmes se glaçaient au contact de la neige.

 L'ange Gabriel, qui avait observé la scène, descendit du ciel et se posa à ses côtés. «Petite bergère, qu'as-tu à tant pleurer?» demanda-t-il doucement. «Je pleure car je n'ai rien à offrir à l'enfant Jésus», répondit-elle en sanglotant.

«Mais oui, tu as quelque chose à lui offrir, lui assura l'ange. Regarde !» Et à ce mot, son aile balaya la neige. À sa grande surprise, Madelon y vit un bouquet de fleurs blanches en forme de cloche. Madelon se pencha pour cueillir les fleurs offertes, remercia Gabriel et s'empressa de descendre au village. Quand elle entra dans l'étable où Jésus était né, la foule fut émerveillée. Jamais on n'avait vu de fleurs à pareille saison ! Et de tous les cadeaux qu'il reçut ce jour là, le petit Jésus préféra les belles fleurs blanches de la petite bergère.

 Depuis, la tradition veut que les crèches soient décorées avec quelques hellébores. Mais c'est une chose que je n'ai jamais faite...et vous ?