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Fêtes des fruitiers aux pépinières Chatelain : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la taille sans jamais oser le demander...
Voilà trois ans maintenant que j'assiste au stage d'initiation à la taille des arbres fruitiers organisé par les pépinières Chatelain.
Nous étions cette année, monsieur Chat Vert et moi, bien accompagnés...
Dans la serre froide, et les fesses posées sur des chaises froides elle aussi (je préférais le ballot de paille, c'est plus joli et plus chaud), Laurent Chatelain nous a fait son traditionnel petit discours d'accueil tandis que son mini-lui était préposé à l'effeuillage de nos sujets d'étude...
Comme en 2017, c'est François Moulin qui était notre professeur. Il partage avec Denis Retournard, que j'avais eu pour ma session 2016, l'animation de ces formations. J'invite d'ailleurs ceux que ça intéresse à cliquer sur les années pour relire mes articles sur le sujet. vous verrez que l'un et l'autre se complètent très bien : Denis Retournard prodigue un enseignement plutôt théorique, quasi scientifique, qui est une base essentielle à la compréhension des choses alors que François Moulin est plus concret...avec lui tout se passe dans la démonstration.
Petit résumé de la leçon du jour :
Il faut, d'abord et avant tout, disposer d'un bon matériel : sécateur, échenilloir, scie, serpette, grattoir arboricole, mastic cicatrisant (ou une simple feuille de consoude), liens, ficelle, pierre à affuter, désinfectant (pour les outils, pas pour les doigts...à moins que....). Et savoir s'en servir !
Le bon sens du sécateur c'est toujours contrelame du côté qui doit tomber...
Et puis il faut savoir distinguer les bourgeons. Les dards (bourgeons fins et pointus) sont des bourgeons à bois alors que les boutons à fleurs (et donc de futurs fruits) sont ronds.
Ici c'est donc un bourgeon à ???
Fleurs...c'est même ce qu'on appelle une brindille couronnée.
Pffff, y'en a deux qui suivent !
Démonstration avec ce cordon hirsute de derrière les fagots. Ici le but du jeu était surtout de lui redonner une forme acceptable en supprimant toute velléité de verticalité...
Le maitre mot pour un cordon c'est "horizontal" avec une structure en arrêtes de poisson. Et pour une bonne ramification, il faut maitriser l'allongement latéral du (ou des) bras...20 centimètres chaque année, pas plus.
Ce sujet là repart sur de bonnes bases...
Après cette démonstration magistrale, place à une palmette Verrier, elle aussi particulièrement échevelée...
Hop, au tableau...il n'y a rien de tel que l'observation et la mise en pratique pour comprendre ce qu'il convient de faire...
C'est là qu'on se rend compte que la taille est l'art de la conversation avec un arbre...
Quand on néglige cet exercice et qu'on le laisse s'exprimer sans lui expliquer ce qu'on attend de lui, les rameaux s'allongent sans se ramifier. Et les charpentières se retrouvent nues de toute coursonne.
La solution consiste alors soit à effectuer une incision sous un œil pour tenter de le réveiller, soit à effectuer une greffe à œil dormant.
L'opération est minutieuse mais ne me parait pas si compliquée : prélever un œil sur un rameau, le glisser sous un incision en T pratiquée dans la charpentière avec un greffoir...
Faire une ligature avec un raphia et puis....attendre....
Si la greffe est prise, le pétiole tombera de lui même dans le mois qui suit.
à mettre en pratique très vite dans mon jardin !
Une fois de plus ce stage était absolument passionnant. Chaque fois je révise mes bases et j'en apprend un peu plus.
Je tenais à remercier chaleureusement les pépinières Chatelain pour leur accueil et l'organisation de cette formation.
Et parce que pour tout effort, fût il intellectuel, mérite son réconfort...
Nous avons ensuite mis nos neurones au repos en dégustant un "Le Thillay-Mery"* d'anthologie fait maison par Lo
Une merveille !
Tags : automne, novembre, jardin, arbres fruitiers, taille des arbres fruitiers, pépinières chatelain, cordon, palmette, sécateur, greffe à oeil dormant, greffoir