• Juillet, des roses aux rouges...

    Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage
    Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,
    J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis,
    Je m'en vais voir si juillet a toujours des roses

     Et Juillet a toujours des roses

    Des roses jaunes...

    Des roses aux rouges...

    Des roses roses...

    Des roses aux rouges...Des roses aux rouges...

     Les roses d'Aquarelle...

    Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...

    Ou de l'herbe folle...

    Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...

     Juillet a du rose...

    Juillet, des roses aux rouges...

    Et puis juillet a du rouge...

    Juillet, des roses aux rouges...

    Des roses rouges :

    Celles de Nina...

    Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...

    Ou de Fraise des bois...

    Juillet, des roses aux rouges...

    Et puis du rouge sans soucis, celui d'une suspension de pélargoniums qui n'en a que faire qu'il fasse trop chaud et trop sec...

    Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...Juillet, des roses aux rouges...

     Un été sans soucis, voilà ce que j'aime

    Parce que :

    Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage
    Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,
    J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis,
    Loin des chemins poudreux, à demeurer assis
    Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse,
    Au bord des bois touffus où la chaleur s’émousse.
    Là, pour tuer le temps, j’observe la fourmi
    Qui, pensant au retour de l’hiver ennemi,
    Pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe,
    Le puceron qui grimpe et se pende au brin d’herbe,
    La chenille traînant ses anneaux veloutés,
    La limace baveuse aux sillons argentés,
    Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole.
    Ensuite je regarde, amusement frivole,
    La lumière brisant dans chacun de mes cils,
    Palissade opposée à ses rayons subtils,
    Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte
    En l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote ;
    Et lorsque je suis las je me laisse endormir,
    Au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir,
    Ou j’écoute chanter près de moi la fauvette,
    Et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette.

    Théophile Gautier, Premières Poésies

     

     

    « Comme un oiseau sur la branche...Tuscawilla Blackout ou le sublime côté obscur des hémérocalles... »

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